- arrosement
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• 1190; de arroser♦ L'action d'arroser ou le fait d'être arrosé. — Vx Arrosage ou irrigation. — Mod. Géogr. Le fait d'arroser une région (fleuve).Synonymes :- arrosage⇒ARROSEMENT, subst. masc.A.— Action de répandre de l'eau sur une chose.1. AGRIC., HORTIC., vieilli. [Le compl. prép. de désigne le plus souvent des plantes, une terre cultivée] Synon. (canaux d')arrosage :• 1. Cette quantité, jointe à l'eau de trois sources qui pouvaient être conduites dans le torrent, produisait une masse suffisante à l'arrosement d'un territoire trois fois plus considérable que la plaine de Montégnac.BALZAC, Le Curé de village, 1839, p. 229.a) Action d'irriguer. Canaux d'arrosement.b) Action d'arroser au moyen d'un instrument à arroser. Synon. usuel arrosage :• 2. — Tiens! Voilà ce que je veux! dit-il en m'envoyant son poing dans l'œil. J'eus un éblouissement et m'en allai dinguer au pied d'un marronnier, dans cet espace creux réservé pour l'arrosement des arbres; d'où je sortis plein de boue et de confusion.GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, p. 408.— Fait d'être arrosé :• 3. J'avais vu, non sans intérêt, mes fleurs maladives dans ce sol aride, si sensibles tous les soirs au bonheur de l'arrosement, visiblement reconnaissantes.MICHELET, L'Oiseau, 1856, p. XLII.— Fam. Action de célébrer un événement heureux en versant à boire à ses amis et connaissances (cf. arroser I B 1, arrosage A). Arrosement d'un événement, arrosement des galons de caporal.— Spécialement♦ CÉRAM. Action d'enduire de glaçure l'intérieur d'une poterie cuite, afin de la rendre étanche.Rem. Attesté ds Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop.♦ GASTR. Action de verser une liqueur, une essence dans une pâtisserie.2. [Le compl. désigne un lieu non cultivé] L'arrosement de la voie publique.B.— P. métaph. Action de répandre quelque chose; fait que quelque chose se répand.1. Par fig. étymol.; littér., relig. Fait de se répandre comme une rosée :• 4. S'il y a jaillissement, s'il y a une source le désert est arrosé. Et s'il y a le génie toute la graduation revient; et les petits et les grands; et les petits et les grands dans la sainteté; et les clients et les patrons; et les pécheurs et les saints. Et l'arrosement de la grâce. Rorate, caeli, desuper.PÉGUY, L'Argent, 1913, p. 1169.2. Argota) JEUX. Action de distribuer de l'argent aux autres joueurs (cf. arroser I C 2).b) ARM. Bombardement intense (cf. arrosage B 2) :• 5. L'armée allemande n'a, semble-t-il, plus qu'à se rendre; elle n'échappera pas, sinon, au massacre, dit-on. Mais il est vraisemblable qu'elle va lutter encore et tâcher, par une ultime résistance, de protéger une retraite et un rembarquement partiels, sous un arrosement meurtrier. Neuf cents tonnes d'explosifs déversés sur Berlin samedi dernier, annonce la radio de Londres.GIDE, Journal, 1943, p. 219.Rem. Arrosement, arrosage. LITTRÉ fait observer que ,,l'arrosement est naturel ou artificiel : l'arrosement de l'Égypte par le Nil. L'arrosage est un arrosement procuré par l'Industrie humaine : l'arrosage de ces prés à l'aide de conduites d'eau``; Nouv. Lar. ill. remarque que si les deux mots ont le même sens « arrosement » est plus noble que arrosage et s'emploie plutôt au fig. Au sens techn. agric. arrosement est devenu pratiquement inusité.PRONONC. ET ORTH. :[
]. 1re syllabe longue ds GATTEL 1841, 2e longue ds FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787 et LITTRÉ. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose la graph. arrôsement avec ô accent circonflexe. Comme GATTEL 1841, il précise en outre que r se prononce ,,forte``.
ÉTYMOL. ET HIST. — Mil. XIIe s. « action d'arroser, irrigation » (Psautier Cambridge, Fr. Michel, Paris, 1876, XLI, 1 : Sicume la petite aire est aparaille as arusemenz des ewes, issi feiterement la meie aneme est apareille a tei, Deus).Dér. de arroser; suff. -ment1.STAT. — Fréq. abs. littér. :27.BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BOUILLET 1859. — CHABAT t. 1 1875. — DUB. Dér. 1962, p. 29. — PRIVAT-FOC. 1870.arrosement [aʀozmɑ̃] n. m.ÉTYM. Mil. XIIe; de arroser.❖1 L'action d'arroser ou le fait d'être arrosé.0.1 (…) or, entre toutes les petites misères de la vie humaine, celle pour laquelle le bon prêtre avait le plus d'aversion, était le subit arrosement de ses souliers à larges agrafes d'argent et l'immersion de leurs semelles : quelque fortes qu'elles fussent, et malgré les chaussons de flanelle dont il s'empaquetait les pieds en tout temps avec le soin que les ecclésiastiques prennent d'eux-mêmes, il y gagnait toujours un peu d'humidité.Balzac, les Célibataires, éd. 1834, p. 34.♦ Vx. Action d'arroser ou d'irriguer. ⇒ Arrosage, irrigation.1 Nous recouvrîmes soigneusement notre ouvrage de terre bien foulée; et le jour où tout fut fait, nous attendîmes dans des transes d'espérance et de crainte l'heure de l'arrosement.Rousseau, les Confessions, t. I, I.2 Il est rare (au XVIIIe siècle) de trouver le mot « irrigation », c'est toujours arrosement qui est en usage. Ainsi le Catéchisme d'Agriculture (de l'abbé Bexon, 1773) préconise pour les prairies artificielles, soit l'arrosement au moyen de canaux, digues et écluses, soit le desséchement (…)F. Brunot, Hist. de la langue franç., t. VI, p. 283.♦ Mod. (Géogr.). Le fait d'être arrosé (par la pluie, ou un fleuve). || L'arrosement de l'Égypte par le Nil.REM. Littré observe que « l'arrosage est un arrosement procuré par l'industrie humaine ». En franç. actuel, arrosement est inusité dans l'acception agricole et se spécialise au sens géographique.♦ Techn. (cuis.). Le fait de verser un liquide dans (une préparation, une pâtisserie).2 Rare. Arrosage (C., 2.).3 Mais la préparation d'artillerie dure un peu plus longtemps qu'on ne supposait; la pièce est repérée et les hommes sont à la merci de l'arrosement.Gide, Journal, 23 oct. 1916.3 Fig. et vx. || L'arrosement des âmes par l'Esprit saint.4 Nos âmes sont purgées (purifiées) par l'arrosement incompréhensible de l'Esprit.Calvin, Institution de la religion chrétienne, III, I, 1.5 Si pour être purifiés, nous sommes arrosés du sang de Christ par l'Esprit, ne pensons point être autres devant cet arrosement qu'est un pécheur sans Christ.
Encyclopédie Universelle. 2012.